Difficile à chauffer en hiver, véritable fournaise dès l’arrivée des chaleurs estivales, une passoire thermique est le nom donné à un logement mal isolé et donc très énergivore. D’après le Service des Données et Etudes statistiques (SDES), on dénombre 4,8 millions de passoires thermiques en France, soit une habitation sur 4. Ce sont généralement des appartements de petite surface, des maisons individuelles et des constructions d’avant 1950. Et si votre habitation était concernée ? Si c’est le cas, quelles sont les travaux à envisager ?
Comment savoir si mon logement est une passoire thermique ?
Vos factures d’électricité ou de gaz se sont envolées ces derniers temps. Vous êtes dans l’obligation de pousser le chauffage et/ou la climatisation pour vous sentir bien au sein de votre foyer. Vous soupçonnez de grosses déperditions d’énergie. Le Diagnostic de Performance Energétique (DPE) vous apporte de précieuses informations.
Le DPE, l’outil pour repérer les problèmes d’isolation
Le Diagnostic de Performance Energétique permet de déterminer si vous occupez une « passoire thermique ». Cet audit doit être réalisé par un diagnostiqueur immobilier certifié. Son prix varie en fonction de la surface de votre logement, il coûte généralement entre 100 € et 250 €.
Pour vous aider à trouver le professionnel le plus proche de chez vous, le Ministère de la Cohésion des Territoires propose un annuaire en ligne recensant les spécialistes agréés.
Le rapport DPE contient les caractéristiques de votre logement (superficie, année de construction, etc.) et de vos équipements de chauffage, production d’eau chaude, ventilation. Il analyse leur utilisation ainsi que votre consommation annuelle d’énergie en kWh par mètre carré. On y trouve aussi une estimation des coûts que cela fait peser sur votre budget annuel.
En outre, le DPE attribue un classement à votre logement selon deux critères : sa performance énergétique et ses émissions de Gaz à Effet de Serre (GES). Pour une lisibilité facilitée, ces informations sont synthétisées sur une étiquette Energie et une étiquette Climat, fournies dans chaque rapport DPE.
Les deux échelles de notation sont divisées en classe, allant de A à G. Si votre logement est classé A sur l’échelle Energie, il est très bien isolé et donc très peu énergivore. Pour l’échelle Climat, même système : un logement classé E émet très peu de GES. Il n’a donc que peu d’impact négatif sur l’environnement.
Revenons-en à nos passoires thermiques. Concrètement, une habitation classée F ou G est qualifiée comme telle. Un appartement ou un pavillon reçoit cette « note » si sa consommation énergétique dépasse les 330 kWh par mètre carré et par an. Il est alors nécessaire d’agir au plus vite. En effet, vivre dans ce type de logement nuit à votre bien-être, à la planète et à votre portefeuille.
5 problèmes causés par les passoires énergétiques
1. Le manque de confort
Conséquence première, un logement mal isolé provoque beaucoup d’inconfort pour ses occupants. Les déperditions de chaleur sont importantes pendant l’hiver. Il est donc difficile à chauffer.
A contrario, en été, il ne conserve pas la fraîcheur. Il y fait rapidement très chaud, d’autant plus si vos pièces de vie sont aménagées sous les toits.
2. Des problèmes d’humidité
Par ailleurs, une passoire thermique pâtit souvent d’une ventilation insuffisante. Ce qui provoque des problèmes d’humidité. Au-delà de traces inesthétiques sur vos murs et plafonds, ils peuvent avoir des incidences sur votre santé et celles de vos proches. En effet, l’apparition de moisissures favorise les allergies et les troubles respiratoires.
3. Un fort impact environnemental
En France, on estime que les logements et bâtiments sont responsables de près de 20 % des émissions de Gaz à Effet de Serre. Ce chiffre englobe les bureaux et les habitations. À eux seuls, les logements représentent près de 11 % des émissions de GES. La surconsommation énergétique engendrée par un logement mal isolé participe grandement au réchauffement de la Planète. D’autant plus si le chauffage provient de combustibles carbonés (fioul, gaz naturel).
4. Des factures d’énergie qui s’envolent
En effet, si vous occupez une passoire thermique vous avez tendance à surconsommer de l’énergie. Les radiateurs et chaudières sont mis à rude épreuve. Ils sont souvent couplés à des appareils électriques supplémentaires, chauffages d’appoint ou climatiseurs. Tout cela à un impact direct sur vos factures d’énergie. Pour les foyers modestes, le risque est grand de tomber dans la précarité énergétique qui touche déjà 1 Français sur 5.
5. Un logement qui perd de la valeur
La publication de l’étiquette Energie est obligatoire sur les annonces immobilières. Les acheteurs potentiels sont particulièrement sensibles à ce critère. Propriétaires, si votre logement est classé F ou G, c’est un frein important à sa revente. Votre bien perd peu à peu de sa valeur.
Une seule solution pour régler les problèmes liés aux passoires thermiques : passer par la case Rénovation !
Rénover un logement mal isolé
Si votre logement est mal isolé, le DPE vous apporte de précieux conseils pour y remédier et gagner en confort, tout en allégeant vos factures. Voici les solutions généralement proposées.
Renforcer l’isolation intérieure et extérieure
L’isolation de la toiture et des combles est LA priorité. En effet, 30 % des déperditions d’énergie se font par le toit. Ensuite, on peut envisager d’améliorer l’isolation des murs par l’intérieur. Si votre logement nécessite un ravalement de façade, ça peut être l’occasion d’entamer des travaux d’isolation par l’extérieur. Ce qui est plus efficace.
Opter pour le double vitrage
Le simple vitrage est l’ennemi de l’isolation. 15 % de la chaleur s’échappe par les fenêtres. Dans un projet de rénovation énergétique, l’installation de double vitrage et d’huisseries performantes est souvent incontournable.
Changer de chauffage
Votre installation est vieillissante ? Il est peut-être temps de changer de chauffage et d’investir dans un système plus performant.
Si vous vous chauffez à l’électricité, exit les radiateurs « grille -pain » peu efficaces. Les remplacer par des nouveaux radiateurs vous apportera confort et économies. Autre amélioration à moindre coût, l’installation d’un thermostat central pour ajuster la température intérieure en temps réel.
Par ailleurs, si vous possédez une chaudière au fioul, vous pouvez envisager d’ores et déjà d’investir dans une pompe à chaleur. En effet, le Gouvernement souhaite supprimer ces installations des foyers français d’ici 2028. Dès 2022, vous ne pourrez plus procéder à la réparation ou au remplacement de votre chaudière au fioul, en cas de panne.
Améliorer le système de ventilation
Pour garantir la qualité de l’air dans votre intérieur, il est indispensable d’opter pour une ventilation efficace. Elle va éviter la formation de condensation dans votre logement et limiter les trop fortes variations de température.
Si vous hésitez encore à vous lancer dans ces travaux, vous n’aurez bientôt plus le choix. Face aux enjeux sanitaires, économiques et écologiques, le Gouvernement a fait de la disparition des passoires thermiques l’une de ses priorités. Il a mis en place un calendrier progressif pour inciter puis contraindre à la rénovation des logements mal isolés.
Rénovation thermique : les échéances à connaître
Objectif du Gouvernement, éradiquer les passoires thermiques en France à l’horizon 2028. La loi Climat et Résilience, promulguée le 24 août dernier, fixe le cap et propose un calendrier progressif.
2022 : un audit obligatoire avant la vente d’un logement mal isolé
Les maisons ou appartements classés F et G devront faire l’objet d’un audit avant d’être vendus. Le futur acquéreur sera ainsi pleinement informé des performances énergétiques du bien et des travaux qu’il devra mettre en œuvre dans les prochaines années.
2023 : le gel des loyers pour les passoires thermiques
A partir du 1er janvier 2023, les propriétaires d’un logement classé F ou G n’auront plus le droit d’augmenter le loyer de leurs locataires. S’ils veulent le faire, ils seront dans l’obligation de réaliser des travaux de rénovation énergétique au préalable.
2025 : les logements de catégorie G interdits à la location
On compte environ 90 000 logements classés G sur le territoire. Leurs performances énergétiques catastrophiques font qu’ils seront interdits à la location dès 2025. De plus, le locataire en place aura le droit de mettre en demeure le propriétaire d’engager les travaux nécessaires pour un meilleur confort thermique.
2028 : les logements de catégorie F interdits à la location
Trois ans plus tard, c’est la catégorie F qui sera concernée par l’interdiction à la location. Les locataires pourront recourir à la justice pour obliger leur propriétaire à rénover le logement.
Les aides possibles pour financer vos travaux de rénovation énergétique
Il existe tout un panel d’aides financières pour vous aider à transformer votre passoire thermique en logement sain et agréable.
Les deux aides principales
Pour tous les foyers
MaPrimeRénov’ est une aide de l’Etat accessible à tous les foyers pour financer un projet de rénovation. Son montant se calcule en fonction de vos revenus et du gain écologique des travaux.
Pour les foyers modestes
Les foyers modestes peuvent cumuler MaPrimeRénov’ avec l’aide Habiter Mieux Sérénité de l’Agence Nationale de l’Habitat (ANAH).
Autres aides et incitations financières
L’éco PTZ
Jusqu’au 31 décembre 2021, vous pouvez bénéficier d’un éco-prêt taux zéro. Son montant maximal s’élève entre 7 000 € et 30 000 € selon la nature des travaux.
Une TVA réduite
Les travaux énergétiques bénéficient également d’un taux de TVA réduit à 5,5 %.
Une exonération de taxe foncière
Vous possédez un logement construit avant 1989. Certaines collectivités territoriales proposent une exonération partielle ou totale de taxe foncière pendant 3 ans si vous réalisez des travaux d’amélioration énergétique.
Deux primes spécifiques
La Prime « Coup de pouce Chauffage et/ou Isolation »
La Prime « Coup de pouce Thermostat avec régulation performante »
Vous habitez la région de Cambrai. Votre logement est classé F ou G.
Vous envisagez de mettre en œuvre des travaux de rénovation énergétique au plus vite. Les experts d’ARIL&vous Rénovation sont là pour vous conseiller. De la constitution de vos dossiers de subventions à la réalisation des travaux, nos professionnels vous proposent une solution de A à Z.